Appellation:
Côtes du Jura
Cépage:
Savagnin
Vinification:
Fermentations en cuve puis vinification en blanc.
Élevage:
Vinifié en cuve puis élevé patiemment pendant 10 ans en fût sans ouillage (non rempli entièrement) sous un voile de levure protecteur et concentré par l’évaporation naturelle au fil des ans: la fameuse part des anges.
Des conditions d’élevage unique dans une cave dédiée aérée subissant les variations climatiques marquées des saisons jurassiennes


Analyse du Vin
Dégustation:
-Visuel: Belle robe jaune dorée.
-Olfactif : Nez puissant et frais - minéral - arômes envoûtants - beaucoup de finesse.
-Gustatif : L'attaque est souple –explosion progressive en bouche, gras, tout en puissance - bel équilibre acidité - fruité - très longue finale.
Vieillissement:
-Très beau vin de par son élégance, sa puissance, la complexité de ses arômes et qui se déguste avec délectation
- à consommer maintenant pour le plaisir ou à conserver soigneusement pour les générations futures.
-Peut vieillir indéfiniment.
Accompagnement:
Fromages, viandes blanches, crustacés, poissons, foie gras, chocolat noir, cuisines à la crème et aux champignons, cuisines épicées au curry ou au safran. Mont d'or au four
Servir entre 13 et 16°
Peut se conserver "entamé" pendant plusieurs mois à température ambiante

Vin Jaune 2005 - Côtes du Jura élevé 10 ans en fûts
Domaine de Sainte Marie
Robe : Superbe robe jaune or bronze, reflet vieil or mat. Disque de dégradé de jaune de maturité à translucide, signe qu’il a encore une belle jeunesse à l’horizon. Une matière colorante moyenne, brillante, limpide et d’une très bonne densité. Nez : Un 1er nez tout en séduction et de bonne intensité aromatique. Une riche corbeille d’odeurs nous régale de fruits à chair jaune à noyau, de fruits secs à coque, d’infusion, d’épices, d’élevage, d’agrumes, et de pâtisserie. Une persistance incroyable. L’évolution du bouquet est très convaincante. La maturité de vendange s’est très éloignée de l’aspect de départ en 2005. L’empreinte de l’élevage est indéniable et surtout du profil que l’on a voulu lui donner. Avec un peu d’agitation, le 2ème nez est beaucoup plus intense, plus démonstratif. La corbeille de fruits nous déverse une multitude d’odeurs de curry, de safran, de mirabelle en sirop, de pomme blette, de miel, de cire, de fumé, de pâtisserie, d’infusion de pissenlit, de céleri, de citron, une nuance de bergamote, de massepain, d’arachide, de champignon style chanterelle, un trait racinaire. Le tout avec un enrobage de tourbe légère comme un whisky. Bouche : A l’attaque fraîche et immédiate. Nous avons une sensation feutrée de tanin qui laque le dessus de la langue identifiée comme de la peau de pomme reinette blette. Cette sensation est due à la fusion d’un élevage prolongé. Un milieu de bouche charpenté, racé, avec beaucoup de finesse liée à l’acidité qui fouette la matière et qui prolonge le vin et prend soin de sa buvabilité. Les odeurs du nez s’éclatent en bouche, ce qui nous laisse entrevoir des arômes de cumin, de curry, fruits secs, épices, agrumes, une légère nuance de noix bien mûre, etc … Le bal est ouvert. La persistance a une très belle longueur avec une certaine maturité idéale et un vin présent qui en a encore sous le pied. Une finale riche, avec du sérieux et très épanouie pour encore un futur incroyable. Remarque : J’ai adoré ce style de vin jaune avec un vieillissement en barrique de 10 ans. Il s’inscrit dans la tradition des vins jaunes d’antan où le vieillissement était au-delà des 8 ans voir 10 et 12 ans. Les millésimes suivants devront porter la mention élevé 10 ans. Une nouvelle signature est née dans le Jura. Garde : On peut déjà l’apprécier dès aujourd’hui avec une garde encore de plus de 10 ans sans problème pour qu’il reste dans la même enveloppe. On pourra bien sûr le conserver plus longtemps mais le temps modifiera son aromatique, ce qui est tout à fait normal. L’élevage sous voile maîtrisé, apporte au vin jaune un sarcophage qui permet de traverser les générations. Température : Il y a deux voire trois températures de service selon son âge et la saison. - Au printemps et en été, service de température à 10° pour le déguster à 12° - En automne, service de température à 12° pour le déguster à 14° - En hiver, service de température à 14° pour le déguster à 15°, 16° maximum. Faire très attention, le vin progresse de 1° toutes les 5 minutes. Les mets doivent être en relation avec la saison et la maturité. Rare sont les vins au monde qui ont besoin d’une telle précision d’accords. Transvasement, aération, décantation : Sans problème, pour ma part une heure c’est bien, dans une carafe à fond large et plat. Faites très attention de maintenir cette carafe dans un lieu à température pour que le vin soit servi aux températures ci-dessus. Le mot chambrer prend tout son sens pour ce vin (la chambré était une pièce à 10, 12°). Accords mets & vins : - Pour les puristes : à l’apéritif sans complexe pour les fans, avec un comté bien choisi. Par exemple un 12-14 mois, lait d’été, Fort Saint Antoine. - Au printemps : carpaccio de daurade sur lit de cèleri branche saupoudré d’éclat de noisette et zeste. - En été : Turbot meunière, gratin de courgettes au parmesan, déglacées au vin jaune. - En automne : Cèpes poêlés sur la tranche au beurre de vin jaune et dés de foie gras poêlés - En hiver : o La classique poularde au vin jaune et morilles à la crème. o Bécasse en cocotte arrosée au vin jaune et légumes racinaires

Christophe Menozzi,
Maître Sommelier de France Udsf,
Meilleur Sommelier Suisse Romande,
Meilleur Sommelier de l’année par Gault et Millau Suisse